Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a rencontré, ce jeudi 18 mai 2023, l’ensemble du Corps diplomatique et consulaire ainsi que les Représentants des Organisations internationales accrédités au Mali pour échanger sur des thématiques d’intérêt commun tant au plan national qu’à l’échelle sous régionale, régionale et internationale.
Dans ses propos introductifs, le Chef de la diplomatie malienne a abordé plusieurs questions d’actualité nationales et internationales, notamment, les avancées réalisées dans le cadre de la transition politique ; la question sécuritaire et son impact sur la situation des droits de l’homme ; les partenariats du Mali ; le processus de paix et les perspectives concernant la MINUSMA.
S’agissant de la Transition politique, le Ministre DIOP a souligné avec satisfaction la trajectoire irréversible empruntée par le Mali pour un retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé dont le premier pas important marqué dans ce domaine est la convocation du collège électoral pour le référendum du 18 juin. Il a précisé que le léger glissement de calendrier pour la tenue de ce scrutin référendaire, qui avait pour objet d’assurer une participation effective du plus grand nombre possible de citoyens maliens, n’aura aucune incidence sur le respect du chronogramme de la Transition. Il a également mis en exergue les autres avancées dans ce domaine, en l’occurrence, l’installation de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections et la mise en place en cours de finalisation de ses coordinations ainsi que le nouveau découpage territorial pour une meilleure représentation des populations maliennes. Au regard des défis et enjeux importants dans ce domaine, il a invité les partenaires et amis du Mali à accompagner la dynamique enclenchée par notre pays visant la normalisation de la gouvernance politique.
Au plan sécuritaire, le Ministre a rappelé que les graves défis sécuritaires au Mali et au sahel sont principalement tributaires à l’opération militaire unilatérale de l’OTAN en Libye en 2011 qui a favorisé la dispersion des armes et des terroristes dans la zone sahélienne. Après le constat des efforts mais surtout des limites de la réponse internationale face à la sécurisation du Mali, il a souligné que le Gouvernement a pris toute sa responsabilité pour assurer la sécurité du territoire malien en fournissant des efforts importants dans le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité. Ces Forces de défense assument désormais, en toute autonomie, leur rôle régalien de sécurisation des personnes et de leurs biens, a-t-il précisé. Il a, en outre, ajouté que les succès militaires engrangés sur le théâtre des opérations ont été rendus possibles grâce au renforcement de l’outil militaire, obtenu dans le cadre des partenariats avec la Russie, la Türkiye, la Chine et tant d’autres.
S’agissant de la question des droits de l’homme, il a déploré la campagne hostile de certains Etats et Organisations internationales contre le Mali, en instrumentalisant la question des droits de l’homme. Dans cette veine, il est largement revenu sur le rapport des Nations Unies sur les évènements de Moura pour dénoncer son caractère fictif, léger, partial et dangereux du fait, d’une part, de l’affirmation, sans fondement, de 500 personnes tuées, sur une population d’environ 4.000 personnes, soit 12,5% de la population de Moura, et d’autre part, de l’opprobre jeté sur l’institution militaire et étatique, sans aucune précaution d’usage en matière d’enquête. Pour lui, le rapport sur les évènements de Moura n’est qu’un dossier politique visant à punir le Mali pour ses choix politiques, à saper la montée en puissance de nos Forces de défense et de sécurité et à perturber la dynamique engagée pour le retour à un ordre constitutionnel au Mali. Par ailleurs, il a indiqué qu’en attendant les résultats de l’enquête ouverte par le Mali, les premiers éléments de cette enquête mettent en évidence l’hypothèse d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles et le constat est que la grande majorité des corps sont des adultes de sexe masculin.
En ce qui concerne les partenariats du Mali, le Ministre DIOP a rappelé que, conformément à la vision du Chef de l’Etat, le Mali inscrit désormais son action extérieure sur des principes clés, à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par le Mali et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises. A ce titre, il a précisé que notre pays reste ouvert à ses voisins, au monde, à tous les partenariats et pays amis, qui privilégient une relation empreinte de respect mutuel, dans une coopération gagnant – gagnant. Il a saisi l’occasion pour expliquer la nouvelle dynamique de partenariat renforcé entre les trois pays en transition, le Mali, le Burkina et la Guinée dans le cadre de la mutualisation des efforts en vue de faire face de façon plus efficace aux défis communs des temps présents.
Concernant le processus de paix, il a réaffirmé l’attachement du Gouvernement à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. La récente visite du Ministre en charge de la Réconciliation à Kidal témoigne de la main tendue du Gouvernement aux Groupes signataires, a-t-il indiqué.
S’agissant des perspectives de la MINUSMA, il a clairement indiqué que parmi les trois options proposées par le Secrétaire général des Nations Unies concernant la reconfiguration de la MINUSMA, aucune des options ne répond aux attentes du Mali qui sont principalement d’ordre sécuritaire. Il a laissé entendre que la préoccupation du Gouvernement n’est pas liée au nombre des casques bleus opérant au Mali, mais plutôt à leur posture opérationnelle et leur efficacité aux côtés des forces maliennes pour sécuriser les populations. Pour le Ministre DIOP, la question de fond sur la MINUSMA réside dans l’inadéquation de cette opération de maintien de la paix dans une zone d’opération terroriste où il n’y a pas de paix à maintenir. Le même constat a été fait par le Secrétaire Général des Nations Unies par rapport à la MINUSMA, a-t-il conclu.
Pour sa part, le Doyen du Corps diplomatique et consulaire accrédité au Mali, a, au nom de ses collègues, salué l’initiative de la rencontre qui leur a permis d’avoir des informations officielles sur plusieurs questions majeures d’intérêt commun. Il s’est félicité des efforts importants du Gouvernement malien tant dans le processus politique de la transition que dans la sécurisation du pays avant de regretter la politisation de la question des droits de l’homme qui n’est l’apanage d’aucun pays.
Bureau de l’Information et de la Presse/MAECI